NeuroLeadership : Et si votre système nerveux était votre meilleur outil de leadership ?
- Marie Simonsen
- 14 avr.
- 3 min de lecture
Dans le paysage en constante évolution du monde des affaires moderne, imprégné de volatilité, d'incertitude, de complexité et d’ambiguïté (VUCA), le leadership est souvent associé au charisme, à la stratégie ou à une productivité sans relâche. Pourtant, ces définitions classiques passent à côté d’un élément crucial : notre biologie.
Et si le leadership ne dépendait pas seulement des comportements externes, mais aussi de la régulation interne ? Et si le système nerveux central (SNC) était l’outil de leadership le plus sous-estimé du XXIe siècle ?
Le système nerveux, ce PDG silencieux
Sous pression, notre système nerveux ne demande pas la permission. Il réagit. Notre corps fonctionne encore comme s’il devait fuir un prédateur sur la savane — sauf qu’aujourd’hui, le « lion » est un supérieur toxique ou un objectif trimestriel.
Bessel van der Kolk, auteur de Le corps n'oublie rien, montre comment le traumatisme et le stress chronique s’impriment dans le corps, souvent à notre insu, détournant notre capacité de décision. Gabor Maté ajoute que l’épuisement survient lorsque le corps dit « non » après que l’esprit a dit « oui » trop longtemps.
Avis aux leaders : votre système nerveux est votre tableau de bord. L’ignorer, c’est courir le risque qu’il prenne les commandes — au détriment de votre santé et du bien-être de votre équipe.
Épuisement ou percée ?
C’est ici qu’intervient le principe de la percée, formulé par le Dr Herbert Benson. Lorsque le stress augmente, la plupart des gens redoublent d’efforts — une stratégie souvent contre-productive. Le principe de la percée propose l’inverse : quand vous heurtez un mur, arrêtez-vous. Respirez. Éloignez-vous. Laissez votre corps changer d’état.
Pourquoi ? Parce que l’intuition, la créativité et la clarté ne naissent pas dans l’urgence alimentée par le cortisol, mais dans le calme du système parasympathique. Ce moment de « percée » est le berceau du véritable leadership.
Le leadership est un état de sécurité
La sécurité psychologique n’est pas qu’un terme à la mode en RH — c’est une nécessité neurochimique. Quand les employés se sentent en sécurité, leur cortex préfrontal — siège de la logique, de l’empathie et de la stratégie — reste actif. Sinon, c’est le système limbique qui prend le relais, entraînant des décisions impulsives, dictées par la peur.
Comme l’a dit Nelson Mandela, un vrai leader est comme un berger marchant derrière son troupeau, guidant discrètement. Cette métaphore illustre un style de leadership basé sur le calme, l’écoute et la confiance — qui commencent tous dans le système nerveux du leader.
Conseils pratiques : Diriger avec son système nerveux
Gérer l’énergie, pas le temps
Le temps est limité. L’énergie se renouvelle.
Soyez attentif à quatre dimensions : le corps, les émotions, l’esprit, l’âme.
Instaurez des rituels de micro-régénération : respirations profondes, marches de 10 minutes, moments de gratitude.
Transformer les blocages en percées
Pousser → Faire une pause → Lâcher prise → Se laisser porter → Revenir avec clarté.
Créer une sécurité psychologique
Remplacez le jugement par la curiosité : « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? »
Utilisez l’humour subtil. Prenez des nouvelles des systèmes nerveux, pas seulement des KPI.
Établir des règles personnelles de protection
Les limites sont des filtres intelligents, pas des murs. Protégez-vous sans vous abandonner.
Rappelez-vous : vous êtes un humain avant tout
L’épuisement n’est pas un signe de faiblesse. C’est votre corps qui dit : « Ça ne marche pas. »
Soyez curieux plutôt que critique face à vos réactions.
Le nouveau paradigme du leadership
Le leadership n’est ni une course de vitesse ni une agitation perpétuelle. C’est un état — celui d’un système nerveux régulé qui inspire, protège et donne du pouvoir. Comme le dit si bien Gabor Maté : « Plus les gens sont en contact avec eux-mêmes, plus ils ont de compassion pour les autres. »
Alors la prochaine fois que vous réfléchirez au leadership, ne vous demandez pas seulement : « Que dois-je faire ? » Demandez-vous plutôt : « Qui suis-je — dans mon corps, ma respiration, mon cerveau ? » Car c’est là que commence le vrai leadership.




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